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Chapitre 8

 

"Il est là, mais personne ne le voit. Un pied au Soleil, les yeux à l'ombre, l'estomac qui gronde. Il est allongé, peut-être dort-il, ou peut-être qu'il tente d'ignorer la faim qui le tourmente. Sous sa chair tendue sur un ventre rebondi, son estomac n'a rien reçu depuis deux jours. Il a connu pire. Bien sûr, il y a toujours pire. Un passant le voit caresser des doigts sa barbe velue. Du bout de l'index, il gratte son poignet jusqu'au sang, histoire de faire passer le temps. Ou pour sentir la vie qui l'agite. Comme toi, Lula, ce type en costume observe ses poumons s'emplir et se vider de l'air contaminé par les milliers de véhicules qui défilent chaque jour. Il regarde le bol en plastique destiné aux dons des personnes atteintes d'une culpabilité suffisamment grandie pour daigner déposer aux pieds d'un inconnu quelques dizaines de centimes d'euro. Il l'observe, et se demande s'il va lui faire cadeau à lui, ou plutôt à la femme qui se réveille de l'autre côté de la rue. Pourquoi lui plutôt qu'elle ? Pourquoi elle plutôt que lui ? Et finalement, regarde, Lula. Il jette un œil à la montre que son poignet arbore fièrement. Il est sûrement en retard à un déjeuner familial, un rendez-vous professionnel ou va manquer son train. Alors, il accélère le pas, lui passe devant en détournant les yeux, honteux, espérant que Dieu aussi regarde ailleurs. Il range son poing dans sa poche et libère les pièces de monnaie."
Je peux presque entendre les centimes rebondir au fond de sa veste.
"Il n'a pas déboursé trois misérables euros pour sauver un être de sa propre espèce. Où est l'humanité, hein ? Ici bas, c'est chacun pour sa peau. Allons, Lula, ouvre les yeux ! Tu fais la même chose à chaque fois que tu poses un pied dehors !"
Et Marta acheva ici son monologue tonitruant.

Ma respiration s'accéléra. 
Une part de moi, Debbie, croyait fermement en la bonté de l'être humain, mais force était de constater que celle que Marta occupait le haïssait.
"L'homme sait être bon, songea Debbie. Il met en place stratagèmes et accords pour aider les plus défavorisés. Les plus aisés s'allient pour porter secours aux plus faibles. Les hommes s'entraident. Ils éprouvent de l'amour, de la compassion les uns pour les autres."
Je soupirai. Oui, l'Homme compatit.
"De la compassion ! railla alors Marta. Laisse moi rire, c'est de pitié dont il s'agit. Pas de compassion. Saint sentiment, la pitié."
Je perdis le fil de mes pensées. "Ne te leurre pas, Lula, souffla Marta. Ici bas, c'est à qui doublera la foule, qui naîtra dans la famille royale, et qui arnaquera le plus brillamment. Les Hommes s'allient, certes, ils ont une bonne raison : ils sont plus puissants ensemble. Ils ont besoin les uns des autres, mais ils se fichent d'abandonner un inconnu au bord du précipice, pourvu qu'eux et ceux qui leur sont indispensables soient en sécurité. La gentillesse est avide et cupide."
Je laissais tomber. Marta gagnerait, après tout. Elle était la plus solide de nous trois, et pour cause, elle ne se laissait pas abattre ni atteindre par des sentiments futiles et à sens unique.
Je m'arrachai à la contemplation du monde extérieur pour me concentrer sur les personnes qui me tenaient compagnie au sein du bus.
Une demie heure plus tard, nous arrivâmes à destination. Maman serra la main de Mme Creuzet, j'en fis autant. 10h37, nous étions dans son cabinet.
Nous y avions accédé après avoir franchi une maigre salle d'attente et un étroit couloir. Rien de très chaleureux.
J'entendais vaguement les deux voix converser et m'apprêtai à examiner le bureau.
Mme Creuzet était séparée de Maman et moi par une large table en bois jonchée de papiers et de dossiers maladroitement empilés. Derrière le bureau, d'imposantes étagères étaient clouées au mur, jusqu'au plafond. A gauche, les planches croulaient sous les classeurs, sûrement dédiés aux patients ; et à droite, c'était sous les ouvrages. "Les anxiolytiques", "Le Prozac et ses usages", "Pathologies", "DSM V", "Le maniacodépressif"… et ça continuait ainsi sur des étagères et des étagères de bouquins.
Derrière moi, un divan. A gauche, la porte d'entrée. A droite, la fenêtre. C'était tout. En somme, un cabinet étroit et modeste, désorganisé, et digne de ce nom. 
Mme Creuzet écrivait frénétiquement dans un classeur bleu fraichement ouvert, à côté d'un ordinateur. J'ignorais quel code couleur elle pouvait bien attribuer à ses classeurs, mais elle en avait autant de verts que de rouges, jaunes et bleus.
La prononciation de mon prénom me ramena à la réalité.
- Lula ?
- Oui ?
- Qu'en dites vous ?
Je n'avais pas la moindre idée de ce qu'il venait d'être dit.
- Euh, je ne sais pas trop, balbutiai-je.
Mme Creuzet m'adressa un sourire attendri. Elle fit aimablement sortir ma mère avant de revenir m'assaillir de questions. Elle me demanda s'il était vrai que j'avais perdu goût aux activités qui d'ordinaire me plaisaient, si mes notes avaient chuté, pourquoi, comment j'appréhendai l'avenir, si j'avais perdu l'appétit, comment je me nourrissais, comment je me sentais et bla, bla, bla.
Je répondis que je n'avais plus goût à grand chose, que je ne travaillais plus parce que je ne m'en sentais plus capable, que je n'appréhendais pas tellement l'avenir puisque je ne me voyais pas de futur, que j'avais effectivement perdu l'appétit et qu'il arrivait que je ne m'alimente pas plusieurs jours d'affilée.
Je répondis que je me sentais mal, terriblement mal, que je me sentais éprise d'un mal être profondément ancré, d'un désespoir gigantesque, d'une solitude démesurée et d'un vide incommensurable. Une belle affliction, quoi.
Ensuite, nous parlâmes de ma vision du suicide. Je dis que j’étais mitigée. Partagée entre l’envie de mourir et la peur de faire souffrir.
A la fin de l’entretien, elle fit revenir Maman dans le bureau. Et elle posa mon diagnostique.
- Vous avez bien fait de venir consulter. Votre fille traverse une dépression sévère.
Trois clics plus tard, elle imprima une ordonnance. Elle réclama ma carte vitale, Maman lui tendit son chèque, nous convînmes d’un prochain rendez vous, puis Creuzet nous remercia et nous salua.
Maman et moi n’échangeâmes pas un mot sur le trajet du retour.
J’étais officiellement dépressive. Je n’en revenais pas. J’étais folle de joie, à vrai dire, car cela signifiait que je n’étais pas responsable de tout ce que j’endurais et faisais endurer aux autres. Mes sautes d’humeur, mes crises d’anxiété, tout ça n’était pas ma faute. Je n’y pouvais rien. J’étais dépressive.
J’envoyai un message à Betty. Bien qu’elle et moi nous éloignions continuellement ces derniers temps, elle méritait de savoir pourquoi. Car j’étais responsable, n’est ce pas ? Avec du recul, je ne pouvais m’empêcher de lui en vouloir, de me dire que c’était sa faute à elle, parce qu’elle avait décidé de se consacrer à Paul et non plus à moi. Mais je tentais de me convaincre du contraire. C’aurait pu, peut-être, sauver notre relation.
Quelques minutes plus tard, Betty me répondit. « Je le savais. »
« Je le savais ». Qu’est ce que ça pouvait bien signifier ? Elle ne pouvait pas le savoir. Ou alors elle était définitivement fautive. Si elle savait que j’allais si mal, pourquoi ne pas tenter de m’aider, pourquoi faite comme si de rien n’était ? Je ne la comprenais pas.
Avant ce rendez-vous avec Creuzet, je n’avais jamais été très lucide quant à mes envies suicidaires. Certes, les séances de mutilation passées à m’écorcher les veines en murmurant frénétiquement « crève, crève, crève » auraient pu m’aiguiller. Mais je n’avais jamais réalisé. Que j’étais prête à partir.
Au retour, j’étais affamée, alors j'ai englouti gâteaux sur biscuits et bonbons sur sucreries.
L’après midi, je suis allée en cours, prétextant mon absence du matin comme étant due à un rendez-vous chez le dentiste.
Quand je suis rentrée le soir, Maman était déjà là. Elle était allée acheter mes médicaments à la pharmacie. Prozac, xanax. Un antidépresseur, un anxiolytique. Les classiques.
Creuzet m’avait avertie que l’anti dépresseur mettrait plusieurs semaines à faire effet, mais après deux, trois, quatre semaines d’attente, mon état n’avait pas amélioré. J’avais cessé de sauter les repas et repris quatre ou cinq kilos, mais les scarifications ne me lâchaient plus. J’étais allée dans une boutique de bricolage acheter des lames de cutter, un jour, et je les avais testées avec amour le soir même, au creux de mon bras.
Une routine se mit en place. Je passais mes soirées dans la salle de bain. Je m’affalais contre le radiateur, mon dos glissait jusqu’à ce que je me retrouve assise sur le carrelage glacé. Mon poing douloureux était cramponné au cutter, doté de mes toutes nouvelles lames aiguisées. Je fermais les yeux, tirais mon pantalon, tournais la molette, et libérais la lame.
Je soulevais les paupières, et un sourire dément s’inscrivait sur mes lèvres. Ca y était. L’instant que j’attendais désespérément chaque jour depuis le réveil. Rires et sanglots s’entremêlaient dans la pénombre de la pièce. Je m’immobilisais. Et c’était parti.
Un, deux, trois. Quatre, cinq, six. Sept, huit, neuf. Dix, onze, douze. Stop.
Je posais la lame et inspirais. Mes doigts venaient machinalement effleurer mes nouvelles blessures pour étaler le sang qui en suintait. J’attrapais un coton, l’imbibais de désinfectant, et l’appliquais fermement. Il s’imprégnait rapidement et virait au rouge. Je réitérais l’application avec deux ou trois nouveaux cotons, puis enroulais ma jambe dans une bande. J’inspirais, j’expirais. Je ressaisissais ma lame et la caressais de l’index. Un geste, un simple geste, une dernière coupure et tout s’envolerait. Les larmes continuaient de couler. Je palpais d’anciennes coupures. Toutes ces cicatrices déformant mon corps finissaient par m’apaiser un moment. J’observais mes jambes en piteux état, écoutant dans un silence religieux mon cœur battre à tout rompre, ma respiration haletante et les échos de disputes lointaines provenant d’un appartement voisin. Un soir, je portai la lame à l’intérieur de mon coude.
“Non”, gémis-je.
Treize, quatorze, quinze.
Coton.
Pansement.
Je respirai à plein poumons. “Demain, demain”, chuchotai-je.
Un jour de plus.
Je rangeai le cutter dans son étui, remontai mon bas et me redressai juste à temps pour entendre la porte d’entrée claquer. J’essuyai vivement les coulées de larmes sur mes joues, tirai la chasse d’eau et sortis, l’étui sous la manche.
- Salut, Alexis, lançai-je.
Je me mordis la lèvre inférieure, luttant contre les sanglots qui menaçaient de me submerger. J’évitai son regard.
- Salut. Ça va ?
- Au top et toi ?
- Ça va. Fais pas trop de bruit, je vais taffer.
- Ça marche.
Quel échange. Je lui tournai le dos et retournai m’enfermer dans ma chambre. Bon. Maintenant, il fallait tenir jusqu’au dîner. Il fallait m’occuper. J’optai pour des grilles de mots fléchés, qui m’empêchaient de penser.
Quelques heures plus tard, Maman puis papa rentrèrent. On passa à table, dîna, rangea, puis je dis bonne nuit et retournai, une fois de plus, vers le désespoir de ma chambre.

Un samedi soir, pour la première fois depuis des mois, je décidai de sortir. Quentin, Betty et Emile prévoyaient un ciné. J’espérais que ça me divertirait.
Je les laissai choisir le film, et passai la séance à comater sur mon siège ou à m’empiffrer de pop corns. Ensuite, nous dînâmes non loin dans un restaurant japonais. Les sushis me manquaient, tiens.
Je finis par me retrouver en tête à tête avec Betty. Depuis que je lui avais annoncé que j’étais dépressive, nous n’avions pas tellement eu l’occasion d’en parler. Alors, elle me sauta dessus.
- Comment te sens tu ?
Elle accompagna sa question d’un sourire qu’elle voulait sûrement compatissant, mais qui ressemblait davantage à une grimace maladroite qu’à autre chose.
- D’après toi ?
Peut-être y aillai je un peu fort avec elle.
- Dépressive ? rigola-t-elle.
Je la dévisageai. Si elle se croyait drôle !
- Mouais, répondis-je sèchement. Et toi ?
- Super. Paul et moi, on l’a fait !
Ah. C’était sûrement pour ça qu’elle avait voulu se retrouver seule avec moi. Je feignis un sourire. Ma super pucelle de copine n’était donc plus pucelle. Pour une fois qu’elle ne venait pas me trouver pour râler, après tout.
- Wow ! C’est génial. Comment ca s’est passé ?
Et elle me raconta le superbe romantisme de la scène, les superbes fleurs et les superbes musiques du moment, elle me conta comment il l’avait superbement mise à l’aise, comment il l’avait superbement embrassée. Super, super, super. Tout était super.
Puis nous parlâmes d’amour - ou plutôt, elle parla. Je me contentais d’acquiescer et de renchérir ses propos de temps à autres d’un “c’est clair !”, ou d’un “carrément”. Elle finit tout de même par faire revenir la conversation à moi et me demanda où j’en étais avec Charlie.
- Oh tu sais, Charlie sera toujours dans un coin de mon esprit.
Elle était mal à l’aise.
- Mais il y en a un autre auquel je pense sans arrêt depuis quelques semaines.
- Quoi ! Quelques semaines ! Et tu ne m’as rien dit !
Il faut dire qu’elle m’en laissait rarement l’occasion.
- Raconte moi tout, scanda-t-elle alors, surexcitée.
- C’est Quentin.
Je vis son sourire s’effacer.
- Quen… Quentin ? fit-elle.
- Quentin, affirmai-je avec une attitude de défi.
Quoi, n’avais-je pas le droit d’aimer le plus attentif, attendri et attentionné de tous ceux qu’il m’ait été donné de côtoyer ?
Il fallait croire que non.
- Lula… Quentin, c’est de la folie, Lula…
- Quoi ?
- Quentin est amoureux de Chloé.
- Je sais, déglutis-je.
- Mais alors… tu ne peux pas l’aimer Lula, tu ne peux pas être amoureuse de Quentin. Ca ne va apporter que des dégâts Lula, putain mais Lula pourquoi ? La bande est suffisamment fragile, tu ne peux pas te permettre de l’aimer.
J’en restais bouche bée. “La bande est déjà suffisamment fragile.” Je crus un instant que j’allais garder mon calme, mais c’en était trop. Elle ne pouvait pas me faire ça.
- Tu te fous de ma gueule Betty ?
- Non Lula je suis très sérieuse, tu as déjà suffisamment de problème, tu n’arrêtes pas de me dire que tu n’as plus d’espoir et voilà que tu veux aimer celui qui pourrait faire tout capoter, Lula tu vas tout faire foirer.
- Tu te fous de ma gueule, Betty, affirmai-je. Tu te fous de ma gueule.
- Non Lu, je…
- Betty je m’en contre fous de ce que tu as à dire. Tu viens là me raconter tes super, super, superbes aventures avec ton super copain, mais qu’est ce que j’en ai a foutre ? Hein ?
C’était plus beau que si elle eut reçu un coup de poing en pleine face.
- Tu sais ce que c’est ? Hein, dis, tu sais ? Je ne fais que me battre, Betty, comme tu me l’as demandé ce jour où je t’ai dit que je n’en pouvais plus, ce jour où je t’ai avoué que je voulais crever, je ne fais que me battre ! Tu ne sais pas ce que c’est. “Garde espoir”, je ne fais que répéter ça. “Garde espoir”. A longueur de journées, à mes amis, à mes ennemis, à n’importe qui. Mais tu sais, moi, j’ai perdu espoir. C’est trop tard. Tout est foutu, tu comprends ? Je ne veux plus de ce monde, il ne m’intéresse plus, tout est tellement absurde. Regarde ! Regarde !
J’étais démente.
- Qu’est ce qu’on fout là, hein ? Tu peux me le dire ? On est là, on respire, on pleure, on rit, on crève, sans plaisir, sans bonheur et sans trêve. Sans but et sans horizon. On est voué à une fin solitaire, quoi qu’il arrive. Alors pourquoi ne pas partir maintenant ? Hein ? Pourquoi ? Je ne fais que me battre Betty, je ne fais que ça ! Et alors que je t’annonce le sourire aux lèvres que j’ai trouvé quelque chose auquel me raccrocher, que j’ai trouvé une once d’espoir, une petite lueur, que je sais pertinemment désespérée, tu viens m’interdire de ressentir ne serait-ce qu’un seul et unique sentiment qui saurait me tirer vers le haut ? Je sais que je vais souffrir mais qu’est ce que tu crois connaître à la souffrance ? Hein ? Tu crois que se faire plaquer par son mec, c’est souffrir ? Mais viens donc dans mon monde Betty, jettes-y ne serait-ce qu’un regard, tu n’y tiendrais pas une seconde, tu t’écroulerais sans jamais pouvoir te relever. Betty, je m’en fous du bien être de la bande, tout ce que je demande c’est qu’on me laisse crever en paix. Pourquoi n’ai-je même pas le droit de choisir ma mort ? Pourquoi ?
Et je continuais à lui cracher au visage avec le plus de hargne possible, dans un mélange de colère et de larmes.
- Betty, c’est trop tard maintenant, c’est trop tard. Alors maintenant je vais rentrer chez moi et te planter ici au beau milieu de Paris et tu vas te démerder avec tes petites embrouilles toute seule comme une grande pour rentrer chez toi, et tu ne vas pas me suivre, pas tenter de t’excuser si l’idée de me présenter des excuses venait à l’esprit de ta minuscule cervelle. Au revoir, Betty.
Et je l’ai fait. Je l’ai plantée là. Au beau milieu des quais. J’ai lutté pour ne pas me laisser submerger par mes larmes dans le métro, mais c’était si dur, si dur.

Cela faisait déjà un mois que je voyais Creuzet une à deux fois par semaine. Johanne Creuzet. La sainte. J’ai pensé à elle sur tout le trajet du retour. A la séance suivante, je lui ai raconté que je m’étais laissée envahir par la colère et que j’avais brisé mes liens avec Betty.
Betty a tenté de me joindre une ou deux fois, peut-être pour se faire pardonner, peut-être pour m’engueuler, mais je n’ai pas répondu. C’étaient les vacances, et elle ne pouvait pas me suivre partout. J’ignorais comment je ferais, à la rentrée. Mais qu’importe.
Qu’importe.
- Hein, Lula ? souffla Marta. Qu’importe ?
 

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