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Crépuscule
La main dans la main, la jambe contre son torse,
L’enfant s’endort enfin alors que la nuit
Commence. Ses muscles se détendent, l’entorse
S’oublie, laissant place à de vagues rêveries.
Certains bayent aux corneilles, closent leurs paupières,
Une tisane fumante sur le chevet,
Les recueils s’accumulent sur les étagères
Et l’âme reposée échappe à ses filets.
Mais par delà la frontière des hommes en paix,
Les féroces félins s’animent et partent en chasse
Et l’esprit éveillé, et le corps agité,
Le poète, triste proie, le nez dans la tasse,
Lutte fermement, les membres lourds et crispés,
Le cœur engourdi sous des affres pitoyables.
Et l’être croupit sous des miasmes effroyables
Geint et prie sans foi, avide de liberté.
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