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L'éden damné

 

Durant l'aurore, les Cieux, fatigués,
Se laissent aller a la somnolence,
Fixant de leur regard exacerbé
Les couples radieux et leur innocence.

Les heures se dissipent goutte à goutte,
Et le Ciel jalouse ces créatures
Favorisées et niaises qui s’envoûtent,
Maudissant ses pitoyables augures.

C'est alors que le soleil voit la mer,
Limpide, sereine et astucieuse
D’une magnificence meurtrière
Qui le réfléchit de manière radieuse

Les cieux, en ces temps crépusculaires
S'agitent alors, se mettant à chanter
Rire et danser d'une valse incendiaire,
À cajoler et à se pavaner

Mais l'océan glacial et indolent,
D'abord, ne réagit pas, apathique,
Jusqu'à ce que l'éther effervescent
Tourbillonne et boue de façon drastique.

Devant l'instance oppressante du ciel,
Les eaux, effrayées, s'animent en colère
Créant un vacarme torrentiel
Et réprimant les avances solaires.

L'éther se calme alors, découragé,
Virant à l'enfer, dans une froideur
Étourdissante, s'alliant aux damnés
Prisonniers de leur éternel malheur.

La nuit s'installe impitoyablement,
Réduit à néant la vivacité
D'antan de l’éden maudit et mourant,
Sacrifice d'Eros abandonné.

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